Quelques textes

J'avais déjà posté ça dans des posts intitulés "les couches tard" et "élucubrations estudiantines" (http://www.gobages.com/forum-mouche/read.php?12,183101,183418) sur gobages.com… Je voulais le mettre sur mon blog, celui-ci étant au point mort depuis un p'tit bout d'temps déjà ! Voici donc quelques textes écrits sur l'ambiance de la pêche, ce que je ressens quand je suis frustré de pêche comme en en cette période de pré ouverture, sur la communion avec la Nature, la tristesse des villes…

J'aime l'odeur âcre de la terre aride
Sentir le poisson, et le tabac froid
Etre sale
L'odeur du feu sur ma chemise humide et froissée
L'odeur de vache, le bruit de l'eau, les insectes et les oiseaux
Qui sifflent dans l'air sec des foins qui sèchent

Senteurs d'été, doux crépuscule, pâleur de l'aube
Je prends ma canne, mon fouet et j'oublie la cité
Je pars dans ce mur vert fendu d'eau ruisselante

Je pêche à la mouche, et rien de toute cette modernité ne me touche
Je n'aime pas les froids néons du tramway
Tous ces regards hagards du soir, à la gare

J'aime la bière et le ciel
La mer et le soleil
Etre sale
Pêcher à la mouche

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Lorsque l'aube lave l'opacité bleutée de la nuit
Et que l'obscurité des sombres ténèbres fuit,
Je pars seul et la flamme de l'espoir dans mes yeux luit

Au réveil de la nature, mes traces dans la rosée sont les marques éphémères d'un bonheur futile
Aller à la pêche, est-ce bien utile ?
Mon âme s'évade et se brise avec fracas sur la côte
Ce serpent de sable me siffle un vent de doute,
Et je prie mon saint patron
Ainsi que le Dieu des poissons,
Que celui-ci soit balayé par un fuseau d'argent ruisselant,
Sauvage vie qui lutte contre moi, contre vous,
Contre ce monde d'humains déraisonné et fousAlors seulement je remercierai l'existence de mon être.
Derrière mes yeux fermés se dessinera un avenir prometteur et j'oublierai un temps les assauts des vagues.
La glace de nos esprits étroits craquera et nous fera perdre la tête.

Mais je serai assis, seul et serein, avec moi-même, attendant stoïquement la fatalité de mon destin…

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Elles fendent le ciel d'automne
Passent au dessus, savent où elles vont
Elles entament leur migration
Et mon âme s'envole avec elles
Et cette lueur à l'horizon me touche
Les grues s'en vont et je reste là
La froide saison arrive et le feu de l'érable s'éteint
Bientôt les scintillements glacés de blanc couvriront la campagne Lorraine
Et les grues s'en vont

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A Belle-île, solitaire sauvage
Je pêche à la ligne d'horizon
Pour gommer un vague à l'âme de fond
La mousse blanche écume mes idées noires
Un oiseau passe, et je plane avec lui
Je passe le cap et, en chantant Boby, m'avance vers la pointe
Les mouvements d'eau me font marrer
Et quand les parigots se font coincer
Entre deux rires je m'étale
Fouette la houle de vent salé
De l'eau jusqu'à la taille
Je sonde un monde sous mes reins…

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A bientôt pour de nouveaux textes ou une nouvelle histoire. Je vous ferai aussi découvrir prochainement les talents d'auteur de mon cher ami et compère de pêche, Nico…

Un commentaire.

  1. J'aime beuacoup ton texte qui parle des grues et de leur voyage vers l'infini, c'est un oiseau que j'admire aussi. Je te découvre là un sacré talent d'écriture! Continue François, tes pages sont pleine d'originalité et de poésie!

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