Début de saison entre rencontres, frustration, impatience et délires.

Fusent les rêves et vogue la mouche, mais les defauts reviennent et la frustration est (presque) à la hauteur de l'espérance entretenue tout l'hiver… Enfin quelques moments forts sympathiques sont quand même venus ponctuer mon début de saison : en voilà quelques tranches…

 J'ai commencé ma saison avec Alexis, sur la Basse rivière d'Ain, cette grande rivière mythique sur laquelle les conditions de pêche sont particulièrement difficiles. Ses longs courants d'eau profonds et bleus courent dans une énorme vallée venteuse. Entre vifs radiers, hauts ponts (desquels ont voit des ombres, Mon Dieu ces ombres…), lônes clairs, pools abyssaux et végétation luxuriante, la rivière dévale vers le sud et le soleil. 

Elle est difficile à pêcher, cette bougresse. Sa taille décontenance plus d'un pêcheur, à commencer par le petit moucheur handicapé par son incapacité à lancer loin et à maîtriser ses dérives dans une eau froide et rapide. Les postes sont (trop) nombreux et on ne sait plus ou donner de la tête, mais les lônes permettent de pêcher à vue quelques rotengles et d'observer la parade nuptiale de maître Esox, les petits mâles avides qui poursuivent une femelle nonchalente et agressive à la fois, bien plus grosse qu'eux, invitant les freluquets à plus de délicatesse quant à leur appétit sexuel… (peut-on vraiment parler de ça chez les poissons ?)

Autour d'une mousse on se pose et discute, avec Alexis, que je remercie encore au passage pour son accueil chaleureux, sa générosité à me faire découvrir une rivière qu'il ne connaît pas encore très bien (mais qui la connait ?) mais dont il est mordu, sa cuisine fine et copieuse et sa sympathie profonde, tout simplement. Merci gros ! 

 

 

 Le Stan (Mulisha) est venu nous rejoindre le lendemain, et vu que, merci EDF, la BRA avait pris au moins 50 mètres cubes dans les galets, on a décidé de partir sur la Gère, en Isère. Ben… la misère !

Passons sur ce bout de rivière courant dans un village, berges jonchées de déchets humains en tout genre, des gosses malpolis lançant des caillous d'ans l'eau quand on approche une 40+… Bon, c'était sympa quand même…

Sinon je suis evidemment allé faire un tour sur la Vologne, la petite Vologne qui déroule sa couleur caractéristique dans une vallée tristement célèbre mais si belle. J'adore vraiment les Vosges, ce paysage de moyenne montagne ou l'on a l'impression que tout est à portée de main, ces cimes arrondies et boisées, ses forêts de conifères mystiques et accueillantes, ces gens chaleureux, bons vivants et généreux. 

Quelques bijoux drapés d'une robe de cuivre et d'or sertie de rubis et d'ébène ont daignés se montrer à nos yeux d'enfants ébahis.

 

 Leurs grandes soeurs, certes pas beaucoup plus grosses, mais plus noires et plus méfiantes déjà, sont rares et précieuses, et filent en vitesse lorsqu'elles retrouvent leur élément.

 

Nous sommes allés sur la Moselle, dernièrement, dans l'espoir de poissons plus gros et de pêche à vue, même si l'interdiction du wading et sa cause, la présence d'ombre en train de se reproduire, nous gênait un peu…

La Moselle est belle, vous le savez.

La Moselle est dure à pêcher, vous le devinez… Galère l'autre jour avec une bise méchante calant tout les poissons, mais de bons moments passés au bord de l'eau, avec des rencontres aussi belles qu'éphèmeres. Faute de fishs, on voit d'autres habitants.

Mention spéciales aux vaches vosgiennes. Alors que je pêchais une bordure, entre les barbelés et les bovins, j'ai entendu une cavalcade vers moi. J'ai tourné la tête et vu les furieuses courir en ma direction, les naseaux fumants et le regard mauvais, tête baissée. Faisant fi de l'arrêté prefectoral interdisant de marcher dans l'eau avant l'ouverture de l'ombre, j'ai avancé d'un pas ou deux dans la rivière, heureusement peu profonde à cet endroit. J'ai compris que ces grosses cornes (^^) n'en voulaient pas à ma petite personne mais à un couple de belettes effronté qui batifolait dans les hautes herbes aux pieds de ces bovins furibards… Quelle frayeur !

On a quand même décidé de les toiser du regard (Merde, c'est qui les boss ?!), en respectant quelques dizaines de mètres de repli quand même dans le cas désagréable où les grosses se décidaient à nous courser serieusement…

 On a refait un parcours prometteur mais apparemment complètement décimé par les quelques 500 cormorans présents cet hiver durant deux mois lorsque le gel avait figé leurs garde-mangers d'étangs et de lacs, forts nombreux dans les Vosges… Il y a quand même quelques postes de fou, ou les courants viennent taper dans une berge creuse jonchée de gros blocs rocheux. Un poste qui sent la tata à plein nez… Espérons que l'un d'entre vous croisera la route de l'un de ces trop rares poissons au meeting dans un mois. 

Les fleurs éclosent et les insectes volent

La Nature explose et nos sens s'affolent

De retrouver ce milieu riche, mouvant

De vie et d'inconnus espoirs, palpitants…

 

Sinon le Nico à fait une truite arc en ciel dans une petite rivière toute morte mais jolie (pas dans les Vosges) au streamer, ce qui m'a permis de faires quelques photos subaquatiques. Un grand bonheur pour lui, qui n'avait pas pris de truites depuis un bail ! 

Et ce fou, toujours "peureux" de perdre un streamer (qui m'appartient en passant), n'hésite pas à enlever groles et chaussettes et à se retrousser le bas du futal pour aller décrocher ce qui nous permettra, peut être un jour, de sortir The fish…

 A bientôt ! 

8 commentaires.

  1. Les lônes, Vince, sont des bras de l'Ain qui restent clairs toute l'année sauf en cas de crue énorme car un tout petit peu surélevés par rapport au lit de la rivière. Ce sont des endroits géniaux à pêcher à vue et toutes les espèces de poisson y sont présentes, un véritable écosystème riche et beau.
    Clique sur le lien que j'ai mis sur « Basse Rivière d'Ain » au début de l'article, tu tombera sur le site de l'UPRA sur lequel y'a des photos qui piquent les yeux 😉

  2. Oui, m'enfin ça manque cruellement de fish, de beaux fishs… Mais j'y crois à mort !
    Merci 😉

  3. Un mois , c'est court et c'est long aussi …
    tu nous met encore plus l'eau a la bouche avec tes textes et tes belles photos.
    @ bientôt , cricri 😉

  4. sympa de faire partager ces moments .Les photos agurmentent bien tes mots.
    Super PANO.

  5. Salut mon Fanfouet
    Dur dur le début de saison pour moi aussi, et tellement loin pour l'instant de l'idée que je m'en faisais durant l'hiver…
    Il me semblait pourtant être mieux préparer, mais la rivière semble avoir encore haussé son niveau de jeu !!
    Et puis ça dégueule de flotte, et puis le vent, et puis et puis…
    N'empêche, chaque fois que je passe au dessus d'un cours d'eau je me tord le coup pour savoir comment ça se passe, la passion est encore là, et 2009 démarre…
    J'espère qu'on aura quelques bonnes vibes en commun
    A+

  6. Un poète ce François, tu sais poser les mots sur tes journées de pêche. C'est comme si j'étais un peu plus prés de tes rivières, merci.
    A plus fabien

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