Périple en Franche Comté – été 2008. Seconde partie : premier coup du soir et première soirée sous les étoiles.

D'un pas décidé nous avons descendu la rivière de quelques dizaines de mètres, en longeant le champ de maïs. On a commencé à pêcher cette rivière un peu salvatrice. L'eau, tout de même un peu haute, était vraiment froide, surtout quand je me suis aperçu qu'elle entrait sournoisement dans mon waders au niveau de mon genou droit ! Eh bien, j'accompagnerai Nico pendant toute la semaine à la fête des pattes mouillées, vu que le sien était troué aussi. C'était les vacances, on était une bande de jeunes, on se fendait la gueule… Au troisième lancer, un type sur la berge m'accosta.

«  Bonjour Monsieur, vous savez que le pantalon de pêche est interdit ? »

« Et ça continue… » – Me dis-je intérieurement… « Aââââh boôoon » (A la Roselyne Bachelot dans les guignols !)

Je me confonds en excuses et explique à ce (sympathique) garde bénévole notre situation, la déception du Doubs, notre programme et nos intentions pacifistes et no-killiennes…

Ce monsieur daigna alors nous laisser continuer, en nous mettant en garde et en nous conseillant fortement (nous imposant presque) de ne pas nous mouiller au dessus des genoux. Le brave type m'a aussi informé, après avoir lu ma carte journalière fraîchement acquise et non sans avoir caché un sourire piteux, que la pêche le mardi (soit le lendemain) était interdite sur le Cusancin… Allons bon, on se fera rembourser au camping, avec un joli sourire !

 

            Le début de ces vacances tant espérées s'avérait donc un peu galère. Le Doubs impêchable, la panne turque, l'interdiction du waders et par-dessus tout l'achat d'une carte de pêche journalière mentionnant justement que la pêche était interdite ce jour là ! Mais ça ne pouvait qu'aller mieux par la suite, et celle-ci allait nous le prouver ! En effet, après la visite de l'âgé bénévole, nous redescendîmes le cours d'eau à la recherche de postes marqués. A l'aval, le Cusancin, débouchant de son écrin de verdure sur un pool lumineux, profond et large, s'ouvrait entre un champ de vache et un pré dans lequel nous aurions bien planté la tente si l'accès en voiture eut été aisé (ah les feignants !).

Sur ce poste, on a aperçu les premiers gobages. Malheureusement, ils étaient inaccessibles pour nous, situés en bordure de pool sur le côté du champ bovin. Nous avons donc remonté la rivière, non sans avoir apprécié une cigarette de Camel roulée à l'endroit de la prise de vue.

 

            Le premier poisson fut pour Nico. En remontant, le coup du soir commençait et les gobages apparaissaient ça et là. Dans un courant, après un virage profond, je loupais deux poissons coup sur coup, presque dans mes waders. Nico, en allongeant un peu, réussi à en faire monter un sur sa mouche, laquelle lui avait été donnée par notre ami Stan (Mulisha sur gobages) avant de partir en Ecosse, lors d'une partie de pêche printanière sur la Haute-Moselle. C'était un petit voilier en cul de canard pourpre, mouche à ombre par excellence. Nico, que la contrariété contrarie (logique, mais si vrai !) sorti donc un ombre de taille moyenne, mais très valorisant au vu du fait qu'il était le premier de ces vacances, ce que ce dernier ne savait pas, évidemment. Allez, c'était parti, on allait prendre du poisson !!!

 

 

 

La suite de la remontée fut sans histoires, sans gobages et sans poissons. Seule une truite d'une trentaine de centimètres fut capturée par mes soins, sur la bordure droite d'un radier surplombé par de grands arbres plongés dans l'ombre d'une nuit qui fondait doucement.

Nous sommes allés chercher du bois mort au bord de l'eau, à la lueur de nos lampes frontales (un moment qu'on adore !), sorti les tapis de sol et le vin rouge, déballé la viande, puis le pain, et enfin allumé un bon feu grâce à quelques herbes sèches trouvées à proximité. Nous nous sommes abreuvés et nourri, au goulot et aux doigts, et on a déplié la tente (Maintenant, avec Décathlon, on ne plante plus la tente, on la déplie !).

 

J'ai dormi à la belle étoile cette nuit-là, et Nico dans la tente. L'air frais de la nuit franc-comtoise caressait l'herbe et le bois mort. Le maïs ondulait, se fondant dans l'obscurité. Putain que c'était bon, la liberté absolue. Absolue ? Non, deux contraintes me rappellaient à l'ordre : le rspect de la législation routière et halieutique ! Sinon, oui, on étaient libres. Pas de réservations pour des campings, pas de femmes, pas d'horaires à respecter pour manger, dormir ou se lever, pas de repas imposé, pas d'heure limite pour rentrer, au delà de laquelle on se prend une soufflante, pas d'itineraire routier précis, pas d'interdiction de fumer, de boire, de crier sa joie d'être là, de se baigner à poil, de faire la sieste dans l'herbe… Pas d'obligation de se laver, de manger proprement, de boire dans un verre, de payer l'eau (un truc que je deteste particulièrement), de mettre sa tente sur un emplacement précis (Si, ce sera à Champagnole, vous verrez plus tard ;)). Personne pour nous faire chier ! Ca allait vraiment être excellent !!!!

 

 

Promis, bientôt, davantage de pêche !

3 commentaires.

  1. le récit avance, et les premiers poissons compensent les galères…
    La suite !! la suite !! la suite !! la suite !!

  2. salut fan
    Ca me rappelle des souvenirs:
    « Sur mes cahiers d'écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J'écris ton nom
    Liberté »

  3. Très sympa ces moments de liberté (paradoxal pour une région où la législation halieutique est des plus tordues…). Ca me rappelle mes virées solitaires à la découverte de la Lozère. Profites bien de ces moments là, ça vaut plus que de l'or.

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