La mouche et la plume

La pêche à la mouche a ceci d'amusant qu'elle peut être comparé à l'ecriture.

Nous lisons l'eau, et décrivons des L majuscules avec nos soies. Nos mouches sont faites de plumes, et leur choix est aussi capital que celui d'un adjectif précis.

La dérive est l'intrigue, le coup de théâtre est l'accrochage, l'épilogue le gobage. Il nous arrive de mettre notre ballade en ballade. Nous digressons de notre pêche lorsque nous contemplons les oiseaux et les fleurs.

Est-ce la rivière ou la truite, notre personnage principal ?

En tous cas, la fable d'une belle prise hante nos mémoires. Le mythe du monstre est toujours présent à chaque poste. L'imbroglio des sentiments que nous ressentons lorsqu'on écrit notre L en l'air, les péripéties et les scènes que nous vivons sur l'onde sont autant d'ingrédients qui alimentent notre philosophie personnelle.

Dans le théâtre rivulaire, les figures et le tempo de nos lancers rythme la partie de pêche.

Une capture romanesque peut être peut être résumée de façon réaliste ou métaphorique.

Au niveau ponctuation… Le ? surgit lorsque ça ne mord pas. Au contraire, le ! nous bouscule lors de la vision d'un gros poisson. L'empreinte de nos pas dans la boue sont autant de virgules. Si on court trop vite, on a des points de côté et il faut la suspendre. Ce sont les points de suspension… (bon elle est un peu capillo-tractée celle-là !)

Et même si il nous arrive de faire autre chose (heureusement d'ailleurs), on pratiquera toujours le retour à la ligne.

2 commentaires.

  1. Très bon !!
    Le mythe du monstre… l'usage aussi de la métaphore et des exagérations !!

Commentaires clos.